Un article de Jane Forsyth vice présidente de l’association Charles Rennie Mackintosh en Roussillon
Traduction Sylvie Plas secrétaire
Lorsqu’il est devenu clair l’année dernière que nous ne serions pas en mesure de célébrer la nuit de la Saint-André en raison des restrictions du Covid, j’ai commencé à espérer que nous pourrions être en mesure de vous offrir une autre fête écossaise – celle d’un souper de « Burns » dans la nuit du 25 janvier ou vers cette date-là.
Maintenant, bien qu’il soit évident que ce n’est toujours pas possible, j’ai donc pensé que vous seriez peut-être intéressé(e)s de savoir ce que c’est. Cela fait partie de l’habituel calendrier social écossais et il est donc fort probable que notre Toshie l’ait connu et même célébré avec ses amis.
Robert Burns (également connu des écossais sous le nom de Rabbie Burns) est né le 25 janvier 1759.Il est décédé le 21 juillet 1796.
Il est le barde ou poète national d’Écosse et Burns Night est célébré chaque année en Écosse le ou aux environs du 25 janvier. Il célèbre la vie de Burns et sa contribution à la culture écossaise, y compris certaines de ses œuvres. Son œuvre la plus connue est « Auld Lang Syne ».
L’un des autres faits bien connus à propos de Burns est son amour pour les dames et cela se reflète également dans les soupers de Burns.
Les soirées se déroulent de la même manière partout – tout le monde se rassemble puis s’assoit autour de la table et une personne désignée dit alors « que la grâce de Selkirk soit dite ». C’est une action de grâce bien connue, récitée en langue écossaise avant les repas. Bien qu’elle soit attribuée à Burns, la « Selkirk Grace » était déjà connue au 17ème siècle. Elle a pris le nom de « grâce de Selkirk » parce que Burns l’aurait récitée lors d’un dîner donné par le comte de Selkirk.
La grâce de Selkirk
« Certains ont de la viande et ne peuvent pas manger.
Et certains voudraient en manger mais ne le peuvent pas.
Mais nous avons de la viande, et nous pouvons manger,
Alors que le Seigneur soit remercié ! »
Puis le repas commence. Il y a généralement un potage en entrée (généralement Scotch broth, cock-a-leekie soup ou Cullen skink). Puis vient le plat principal avec Haggis (pense de brebis farci) tatties et neeps.
Lors d’un souper de Burns, tout le monde se tient debout pendant que le haggis est apporté sur un plateau par le chef, précédé d’un joueur de cornemuse.
Il est ensuite placé devant celui qui fait office d’hôte pour la soirée et il / elle déclame « l’ode au Haggis » . Dans ce cérémonial, l’orateur tire normalement un couteau lorsque ces mots sont prononcés : «his knife see rustic labour dicht / regarde le rustaud essuyer son couteau !», lorsqu’on arrive au vers : « An ‘cut you up wi’ ready slicht », il le plonge dans le haggis et le coupe de bout en bout. Cette « cérémonie » est un moment fort de la soirée lorsqu’elle est bien exécutée. Tout le monde lève son verre au ‘haggis’ et le repas est servi.
Après le plat principal, il peut aussi y avoir en fin de repas un dessert, du fromage, du café, etc…
Ce sont généralement des recettes traditionnelles écossaises, telles que le cranachan ou tipsy laird (« lord éméché ») : un trifle au whisky, suivis de gâteaux d’avoine et de fromage, le tout arrosé « d’eau de vie » (uisge beatha) – c’est-à-dire le whisky.
Lorsqu’on arrive au café, divers discours et toasts sont prononcés.
Premier toast : « To the Immortal Memory of Robert Burns/ à la mémoire immortelle de R Burns»
L’orateur principal prononce un discours rappelant certains aspects de la vie ou de la poésie de Burns. Celui-ci peut être léger ou sérieux et peut inclure la récitation d’un poème ou d’une chanson de Burns. Il est suivi d’un toast à la mémoire immortelle de Robert Burns.
Second toast : l’ode aux « Lassies » (l’ode aux demoiselles).
Il s’agit d’un court discours prononcé par un invité masculin pour remercier les dames, à la fois celles qui (probablement) ont préparé le repas, mais aussi un hommage plus large aux dames, dans le style de Robert Burns lui-même. C’est habituellement amusant et bon enfant. Les hommes portent alors un toast à la santé des femmes.
La réponse aux « Laddies » (la réponse aux messieurs).
C’est alors qu’une invitée donne son point de vue sur les hommes, en réponse au discours de l’orateur précédent, avec des propos généralement assez larges. Ce discours est souvent plein d’humour et sans malice et inclura probablement des commentaires sur l’amour de Burns pour la gent féminine.
Après les discours, il peut y avoir des chants, des chansons de Burns (comme Ae Fond Kiss, ou A Man’s a Man) ou encore de la poésie (comme « To a Mouse, To a Louse »). Les invités étrangers sont souvent invités à chanter ou à réciter des œuvres de leur propre pays.
Enfin, l’hôte invitera les invités à se lever, à se donner la main et à chanter
« Auld Lang Syne »
pour conclure la soirée.
L’ode au haggis poème de Burns ( traduction indicative)
Salut à ton honnête, à ton aimable face,
Toi qui parmi les poudings es le chef de ta race !
C’est à toi que revient la première des places
Dessus tripoux, panse et abats,
Tu mérites que tous vraiment te rendent grâces
Longues comme mon bras.Tu remplis le tranchoir qui sous ton poids se plaint.
Tes fesses font penser à la colline au loin,
Ta pointe pourrait bien réparer le moulin
Si le besoin en advenait,
Tes pores cependant distillent comme un suint
De l’ambre en chapelet.Regarde le rustaud essuyer son couteau,
Se mettre à découper avec aise et brio,
Creusant comme un fossé, en incisant la peau
Tendue et chaude de tes miches.
Dans quelle gloire alors tu suscites les oh !
Que ton fumet est riche !