Sa vie et son œuvre
Charles Rennie Mackintosh est né à Glasgow le 7 juin 1868, quatrième enfant d’un policier, William, et de son épouse, Margaret Rennie. Le couple a finalement donné naissance à 11 enfants, dont 4 sont décédés alors qu’ils étaient encore jeunes. Il est né avec un tendon contracté dans un pied, ce qui l’a conduit plus tard à boiter.
Il est d’abord allé à l’école à l’âge de 7 ans et 2 ans après, il a été envoyé dans une école privée pour les enfants d’artisans. Il semble avoir été assez peu doué pour la lecture, l’écriture et l’arithmétique traditionnelles, et souffrait de dyslexie, avec pour conséquence une mauvaise orthographe, qui lui est restée dans la vie adulte*. On pense cependant qu’il a été très tôt bon en disciplines artistiques.
Ce génie écossais, connu dans le monde entier pour ses conceptions architecturales – des bâtiments comprenant tout, des décorations murales originales aux lampes et aux meubles – a fini sa vie dans la pauvreté.
Mackintosh a fait un apprentissage et une formation de dessinateur en architecture et a étudié à la Glasgow School of Art. Il a remporté des prix nationaux et internationaux dès ses premières années d’études dans le domaine de la production de bâtiments, ainsi que pour son talent artistique. Dans son temps libre, il voyage en Écosse et en Angleterre et réalise des dessins de plantes et de bâtiments, en particulier des maisons-tours écossaises, des églises paroissiales et des chaumières anglaises.
Il poursuit ses études à l’École des beaux-arts le soir et se lie d’amitié avec Herbert McNair, un autre jeune architecte, Margaret Macdonald et sa sœur Frances, qui font partie du groupe d’étudiants connu sous le nom d' » immortels « . Ensemble, Ils conçoivent un style de peinture en harmonie avec la nature et la vie. Mackintosh réalise des affiches et des peintures dans le style avant-gardiste, souvent avec des images sexuelles, qui ont été accueillies avec suspicion et considérées comme charnelles.
Au cours de cette période, il a également eu des commandes pour des meubles seuls et en a exposé un certain nombre lors d’une exposition d’œuvres « Arts and Crafts » en 1895. Dans ses créations, il a considéré qu’il n’était pas naturel de séparer son style artistique de l’art formel d’un architecte.
En janvier 1897, Honeyman et Keppie remportent un concours pour la conception de la nouvelle Glasgow School of Art, avec un projet de Mackintosh, et c’est pour ce bâtiment qu’il est le plus connu. Sa destruction dans un incendie l’année dernière affecte vivement ceux qui l’ont connue et aimée, et nous ne pouvons que prier pour qu’elle soit reconstruite afin que d’autres puissent aussi connaître son génie.
L’École a clairement démontré son habileté à utiliser les formes naturelles pour rehausser et améliorer le formalisme d’une conception structurale.
Mackintosh a conçu d’autres bâtiments, et chacun d’eux a été entièrement pensé de la structure jusqu’au moindre détail du mobilier et de l’ameublement.
En voici des exemples :
- Windyhill, voir ci-contre
- The House for an Art Lover
- Hill House
- Miss Cranston’s Tearooms
- Queen’s Cross Church
- Scotland Street School...et beaucoup d’autres
Dans ses projets d’aménagement intérieur, il est de plus en plus aidé par son épouse, Margaret, qu’il épouse en 1900 et qu’il considère comme la meilleure artiste des deux. Il a dit un jour : « J’ai seulement du talent, Margaret a du génie. »
Le couple a développé un style qui a joui d’une réputation internationale. Ils ont participé à la Sécession viennoise en 1900, où leur travail a été applaudi.
Mackintosh a continué à cultiver son amour de la nature et de l’art pendant leurs vacances, en dessinant des fleurs et en les coloriant avec des lavis à l’aquarelle et des couleurs plus unies dans les détails.
La plupart étaient des fleurs sauvages, et beaucoup de détails dans ses meubles semblent avoir été tirés de ces études naturalistes.
Les Mackintosh quittèrent Glasgow pour toujours en 1914, se dirigeant vers le sud de l’Angleterre, car leur style devenait progressivement démodé. Il avait la réputation d’être arrogant et était impopulaire auprès des autres architectes, après avoir été ouvertement critique à leur égard.
Le couple séjourna d’abord à Walberswick, sur la côte du Norfolk, où il développa ses dessins floraux, destinés à être publiés en Allemagne. Il réalisa également une série de peintures de paysages, incluant des bâtiments vernaculaires locaux.
Bientôt, cependant, la Première Guerre mondiale éclata. Les habitants du lieu signalèrent Mackintosh à la police comme espion allemand présumé, parce qu’il avait l’air étrange avec sa cape, sa casquette, son accent bizarre et son habitude de se promener avec un carnet de croquis. Il était également connu pour recevoir des lettres d’amis en Allemagne et en Autriche.
Par la suite, ils s’installèrent à Chelsea pendant environ huit ans, au cours desquels un homme d’affaires, Bassett-Lowke, lui demanda de modifier une maison en terrasse à Northampton. Cette commande se révéla être l’une des plus importantes de sa vie.
Il a également agrandi les salons de thé « Willow Tea-rooms » de Miss Cranston, avec un Dug-Out (Abri), et réalisé de nouvelles peintures de fleurs à l’aquarelle, qui ont conduit à des dessins pour des tissus imprimés. En 1920, on lui a demandé de concevoir plusieurs maisons à Glebe Place, à Chelsea, ce qui lui a donné un peu d’espoir en l’avenir, mais ce travail n’a pas abouti.
Il est devenu de plus en plus dépressif. Des amis, Rudolph Ihlee et Edgar Hereford vivaient à Collioure, et il avait entendu dire que la vie y était moins chère. Margaret a reçu à ce moment-là une petite somme d’argent et, en 1923, ils ont commencé à prendre des vacances qui ont duré environ quatre ans.
Mackintosh a eu l’idée de commencer à peindre les paysages et les villages qu’ils découvraient au cours de leurs voyages. On pense qu’ils ont séjourné à Collioure au début de l’année 1924, et se trouvaient à l’Hôtel du Commerce de Port-Vendres en décembre 1925.
Ce port très fréquenté rappelait peut-être les souvenirs de Glasgow. La salle à manger donnait sur le port et la mer. Bien que le français du couple n’ait pas été très bon, les propriétaires, M et Mme Dejean, les ont apparemment traités avec attention et sympathie.
En janvier 1924, ils séjournèrent à Amélie-les-Bains, où ils virent Palalda. En février 1925, ils se reposèrent à Ille-sur-Tet, où la nourriture était bonne et où un hôtel ne coûtait que quatre shillings par jour. C’est là qu’ils découvrirent les Orgues et Mont Alba.
En juillet, ils se trouvaient à Mont Louis, d’où ils découvrirent La Llagonne et Fetges.
Les galeries d’art de Leicester avaient donné à Mackintosh une commande pour une exposition de 50 tableaux, mais la pauvreté les obligea à en vendre quelques-uns pour avoir de l’argent. Il explora ce qu’il voyait – le Fort Mailly, le Port, le Phare, le Rocher – luttant pour développer sa technique.
En décembre 1925, il écrivit à Fra Newbury, son ancien directeur d’études, « J’ai du mal à peindre à l’aquarelle – bientôt je commencerai l’huile ».
Mais il n’y a que des aquarelles, dont 41 survivent de ce jour : des études florales, des fermes, des vues naïves du déchargement des navires, des paysages : rochers, bâtiments et coteaux.
Douze ont été peintes à Port-Vendres, et les autres partout où les Mackintosh ont séjourné.
Le style graphique de l’artiste/architecte/créateur émerge clairement.
Il s’était toujours considéré à la fois comme peintre et designer, et ces dernières œuvres de sa vie montrent qu’ils ne font qu’un.
Margaret est retournée à Londres en mai 1927, pour soigner une maladie chronique. Mackintosh lui écrivait presque tous les jours « une sorte de chronacle (sic) ». C’est grâce à ces lettres, qui ont survécu, que nous en savons le plus sur leur séjour en France, mais nous ne savons rien de ses réponses à elle.
Elle est retournée en France en juillet 1927, et ils sont restés à Mont Louis jusqu’à ce qu’ils se rendent à Londres pour le traitement de la maladie de son époux. Il s’était plaint que sa langue était enflée et boursouflée (probablement à cause de la cigarette) ; on diagnostiqua un cancer. Le couple loua un petit appartement à Willow Road, Londres. Il entra ensuite dans une clinique où il mourut en décembre 1928.
Margaret est retournée à l’Hôtel du Commerce trois mois chaque été jusqu’à sa mort en janvier 1933. Il semble probable que c’est lors d’une de ces visites que Margaret a réalisé son désir de disperser les cendres de son époux sur la mer à Port-Vendres.
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