Mackintosh sur-mer (version française)

Mackintosh sur-mer (version française)

Pourquoi ce titre ? Tout simplement parce que c’est celui d’un article écrit par une journaliste d’art écossaise éprise de C.R. Mackintosh et de ses aquarelles dans notre région. Cathy Bell, auteure de cet article, l’a fait paraitre dans la revue « Art Work » et nous a donné la permission de le mettre en ligne sur notre site. Ce titre exprime bien la relation que le peintre a eue avec notre mer.

Un grand merci à elle pour l’intérêt et l’aide qu’elle nous apporte depuis plus d’un an. Elle avait écrit un premier article sur Mackintosh qui était paru dans la newsletter du mois de mars 2019 : « Le chemin de Mackintosh ».

Il a été traduit en français par Sylvie Plas et en attendant que notre site soit bilingue, il fait l’objet de deux articles distincts sur la partie blog de notre site.

Le voici ci-dessous et nous vous en souhaitons une bonne lecture.

La mémoire de l’architecte est bien préservée en Roussillon.

Avec le BREXIT, qui creuse un fossé politique entre le Royaume-Uni et l’Europe, il est bon de signaler une initiative culturelle qui aide à rapprocher les deux parties.

Un groupe connu sous le nom de l’Association Charles Rennie Mackintosh en Roussillon se consacre depuis une quinzaine d’années à la préservation en France de l’œuvre de l’artiste, designer et architecte écossais. Fondée en 2004 pour célébrer le centenaire de l’Entente Cordiale, l’association est basée dans la ville méditerranéenne de Port Vendres où Charles Rennie Mackintosh et son épouse Margaret se sont finalement installés pour passer le reste de leur vie ensemble.

Ce furent, dit-on, les plus beaux jours de leur vie. Margaret décrivit la région comme “cette belle terre rose” et Charles pensait qu’elle ressemblait au “pays des fées”.

Plaque en bronze de Toshie

Leur passion pour la région n’a pas échappé à l’Association CRM en Roussillon qui gère ce qu’on appelle le chemin de Mackintosh et trois centres d’interprétation/exposition depuis sa création en 2004.

Les centres sont situés à Port Vendres, Amélie-les-Bains Palalda et Ille-sur-Têt, toutes trois des villes où les Mackintosh ont vécu à un moment. Le centre d’Ille-sur-Tête est le plus grand et le plus récent, ouvert il y a seulement deux ans.

Les centres présentent une vue d’ensemble complète de l’œuvre de Mackintosh, montrant non seulement des fac-similés de ses aquarelles réalisées en France à la fin de sa vie, mais aussi des exemples de ses croquis de mobilier, de textiles, de projets architecturaux et d’artefacts.

Il y a aussi beaucoup d’information sur les Mackintosh par le biais de textes écrits et de films. Bref, ces centres constituent une ressource précieuse pour la population locale et les touristes qui souhaitent explorer l’œuvre de Charles Rennie Mackintosh en France, la replacer dans son contexte global et là où elle s’inscrit dans le paysage artistique européen de l’époque.

Malheureusement, à la fin de l’année 2018, le nombre de membres de l’association étant en baisse, des mesures ont semblé nécessaires pour augmenter leur nombre en organisant des événements et en assurant la liaison avec d’autres organismes culturels.

En novembre 2018, avec un comité de direction totalement renouvelé, l’association s’est mise en devoir d’atteindre certains des objectifs nécessaires à la réalisation de ces ambitions. L’un des principaux est d’établir une relation avec la Charles Rennie Mackintosh Society en Écosse. Dans cette optique, des initiatives positives ont été prises pour créer une relation interculturelle avec la CRM Society basée à Glasgow qui sera bénéfique pour les deux parties.

La secrétaire de l’association, Sylvie Plas, déclare que “l’association a commencé à jeter les bases de ce qu’elle espère être une relation durable entre les deux organisations”.

Du côté français, de nouveaux projets ambitieux sont à l’étude. Il s’agit notamment de la possibilité d’un nouveau site pour abriter le centre de Port Vendres qui, à l’heure actuelle, fait appel à des bénévoles pour assurer la gestion et l’animation des locaux. Par conséquent, on espère qu’à terme, le centre fera partie d’un complexe d’espaces culturels et d’exposition qui seront abrités dans le bâtiment connu sous le nom de Fort Fanal.

Le Fort Fanal

– Port Vendres –

autrefois peint par Mackintosh,

peut-être un futur centre culturel

Le bâtiment, actuellement vacant, est considéré comme le plus ancien phare de la partie ouest de la côte méditerranéenne française, et date du début du XVIIe siècle. C’est un édifice classé qui a grand besoin d’être réparé. On espère qu’à l’avenir ce bâtiment qui appartient à la Marine nationale française et est sous le contrôle de la Compagnie des Phares et Balises, sera loué par la commune de Port Vendres.

Une fois rénové sur le plan architectural, il sera transformé en centre d’associations culturelles, et parmi elles : l’Association CRM en Roussillon.

Le Fort Fanal a un lien avec Charles Rennie Mackintosh, puisqu’il fait l’objet d’un de ses tableaux intitulé “Le Phare” (1927).

Une autre initiative envisagée dans l’intervalle est l’introduction d’un programme éducatif à mettre en œuvre dans les centres, dans le but de faire connaître le travail de CRM aux écoliers français qui pour la plupart ne le connaissent pas, pas plus que sa place dans l’histoire de l’art et du design de la fin du XIXe et début du XXe siècle.

A l’approche du centenaire du départ des Mackintosh pour la France en 1923, un projet passionnant est dans les cartons : une exposition des aquarelles de CRM peintes en France qui aurait lieu à cette date historique.

Le prestigieux Musée d’Art Moderne de Céret pourrait peut-être accueillir l’exposition en 2023, une possibilité actuellement explorée par l’Association.

Ce serait l’endroit le plus approprié puisque les Mackintosh connaissaient bien Céret, ayant visité la ville à une époque où elle abritait une colonie d’artistes en plein essor.

Céret a attiré comme un aimant des artistes de Paris et d’ailleurs pendant de nombreuses années durant la première moitié du XXe siècle. Une exposition comme celle-ci, à sa mémoire, témoignerait donc que CRM fait bien partie du mouvement moderniste européen.

Une ancienne et une nouvelle alliance.

Cathy Bell

Traduit de l’anglais par Sylvie PLAS

Avec l’aimable autorisation de l’auteure et du rédacteur en chef de Art Work, Bill Williams, accordée à l’Association Charles Rennie Mackintosh en Roussillon, pour les droits de reproduction et de traduction.   

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